Historiquement, la pleine conscience constitue la pratique de base des différentes méditations bouddhistes (Kabat-Zinn, 2003). Cela étant, de nombreux chercheurs la considèrent aujourd’hui comme une compétence psychologique à part entière .
Les interventions psychologiques basées sur la pleine conscience s’inscrivent au cœur de la troisième vague qui se développe actuellement dans l’univers de la psychothérapie empiriquement validée. Leur principale spécificité consiste en une approche expérientielle du vécu de l’individu, suspendant toute interprétation intellectuelle et/ou abstraction de l’expérience.
Pleine conscience
Jon Kabat-Zinn (2003) définit la pleine conscience comme un état de conscience qui émerge du fait de porter son attention, de manière intentionnelle, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment.
Chacun des éléments de la définition est essentiel en vue de bien comprendre ce qui sous-tend cette notion. En d’autres termes, il s’agit d’un état qui résulte du maintien de l’attention sur un stimulus donné, dont l’expérience présente constitue le stimulus essentiel.
Selon cette approche, l’expérience présente fait référence tant aux données sensorimotrices (p. ex., ce que l’individu entend), cognitives (p. ex., les pensées et les images mentales) qu’émotionnelles qui surgissent spontanément dans le champ de la conscience.
En outre, une attitude de non-jugement est également impliquée. Cette attitude consiste à explorer de manière similaire et à accepter toutes les facettes de l’expérience présente, quelle qu’en soit a priori la valence émotionnelle (Hayes, Strosahl, & Wilson, 1999).
En ce sens, l’élément décisif est donc d’entraîner l’attention à ne pas être capturée par les a priori associés à une expérience donnée.
L’objectif essentiel de la pleine conscience ne vise pas un changement des émotions ou des cognitions, ni même une meilleure compréhension de celles-ci.
La pleine conscience a pour finalité de modifier le mode d’entrée en relation et l’attitude à l’égard des émotions et des cognitions. Il importe de noter que cette approche n’est pas antithétique aux interventions comportementales et cognitives.